Chroniques de Jerusalem
(2000-2015)
Contexte.
J’ai envoyé le message “Il faut rêver” quatre jours après le début de la seconde Intifada, le 2 sept 2000, comme on jetterait une bouteille à la mer. Un geste de désespoir. Quelques mois plus tard j’ai commencé à envoyer des Chroniques aux amis et aux professionnels du spectacle avec lesquels je collaborais. Au fil de mes rencontres lors de mes tournées théatrales, j’avais compris qu’à une grande curiosité au sujet de notre conflit se mêlait également une grande ignorance. Ces Chroniques, envoyées avec une fréquence très irrégulière, entre 2000 et 2015, témoignent donc de la complexité de notre région. Plutôt que d’apporter des réponses, elles veulent questionner les certitudes créées par les médias traditionnels. La plupart des Chroniques restent d’actualité jusqu’à nos jours.
J’ai envoyé le message “Il faut rêver” quatre jours après le début de la seconde Intifada, le 2 sept 2000, comme on jetterait une bouteille à la mer. Un geste de désespoir. Quelques mois plus tard j’ai commencé à envoyer des Chroniques aux amis et aux professionnels du spectacle avec lesquels je collaborais. Au fil de mes rencontres lors de mes tournées théatrales, j’avais compris qu’à une grande curiosité au sujet de notre conflit se mêlait également une grande ignorance. Ces Chroniques, envoyées avec une fréquence très irrégulière, entre 2000 et 2015, témoignent donc de la complexité de notre région. Plutôt que d’apporter des réponses, elles veulent questionner les certitudes créées par les médias traditionnels. La plupart des Chroniques restent d’actualité jusqu’à nos jours.
Il faut rêver! [2 octobre 2000]
"Le loup habitera avec l'agneau
La panthère côtoiera le chevreau
On ne lèvera plus l'épée nation contre nation
On n'apprendra plus à faire la guerre"
(Isaïe 2-4)
Illustration et texte trouvés sur un sachet de sucre israélien.
"Le loup habitera avec l'agneau
La panthère côtoiera le chevreau
On ne lèvera plus l'épée nation contre nation
On n'apprendra plus à faire la guerre"
(Isaïe 2-4)
Illustration et texte trouvés sur un sachet de sucre israélien.
Scène de vie à Jérusalem
[19 avril 2001, 10h]
[19 avril 2001, 10h]
Le jour de la Shoa: il est 10h., tout s'arrête pour 2 minutes de silence dans les rues d'Israel.
C'est Pâques! [3 mai 2001]
Et voilà ce que vous avez raté le jour de Paques à la rue Dolorosa C'est du ketchup, ne pas se laisser abuser par les effets spéciaux. A la fin du chemin de croix, Jésus, les Romains, Marie Magedelaine se sont fait une bonne bouffe dans un restaurant local. C'est un groupe d'Américains qui revient chaque année faire son numéro.
20ème festival de théâtre de
St Jean D'Acre [2 octobre 2001]
Théâtre alternatif, théâtre d'objets, musique, théâtre
de rue: une trentaine de compagnies israeliennes au coeur de la vieille ville arabe
de St Jean d'Acre et dans la forteresse des Croisés.
Premier anniversaire de la nouvelle Intifada: beaucoup de spectacles en arabe et en hébreu traitent des relations entre les deux communautés. La participation de compagnies palestiniennes (d'Israel) n'a jamais été aussi importante.
Mais le festival, c'est avant tout la fête.
Premier anniversaire de la nouvelle Intifada: beaucoup de spectacles en arabe et en hébreu traitent des relations entre les deux communautés. La participation de compagnies palestiniennes (d'Israel) n'a jamais été aussi importante.
Mais le festival, c'est avant tout la fête.
Mon supermarché à Jérusalem [26 octobre 2001]
Dans mon supermarché, les employés viennent de Géorgie, Russie, Ukraine, Biélorussie, Sibérie, Ouzbékistan. Presque tous sont diplômés d'études supérieures.
Elia, le monsieur qui fouille les sacs à l'entrée, il est russe.
Tania, russe, est préposée aux fromages et Yaïr, américain, aux poulets.
Le poissonnier, il est israélien.
Rita, la boulangère, elle est russe.
Rima, Mila, Hélena, Irina, les caissières, sont russes.
Vitali, le nouveau sous-directeur est russe. Il vient de remplacer Valentina.
Bentsi, le directeur est israelien
Mohammed fait la manutention, il est palestinien.
Mourmane est russe, il fait aussi la manutention
Omar s'occupe de l'entretien, il est palestinien.
Entre 1990 et 1997, près de 700 000 immigrants sont arrivés de l'Ex-Union Soviétique. A l'échelle de la France, cela équivaut à l'arrivée de 8 millions de personnes.
Dans mon supermarché, les employés viennent de Géorgie, Russie, Ukraine, Biélorussie, Sibérie, Ouzbékistan. Presque tous sont diplômés d'études supérieures.
Elia, le monsieur qui fouille les sacs à l'entrée, il est russe.
Tania, russe, est préposée aux fromages et Yaïr, américain, aux poulets.
Le poissonnier, il est israélien.
Rita, la boulangère, elle est russe.
Rima, Mila, Hélena, Irina, les caissières, sont russes.
Vitali, le nouveau sous-directeur est russe. Il vient de remplacer Valentina.
Bentsi, le directeur est israelien
Mohammed fait la manutention, il est palestinien.
Mourmane est russe, il fait aussi la manutention
Omar s'occupe de l'entretien, il est palestinien.
Entre 1990 et 1997, près de 700 000 immigrants sont arrivés de l'Ex-Union Soviétique. A l'échelle de la France, cela équivaut à l'arrivée de 8 millions de personnes.
965 cerceuils [31 octobre 2001]
Sur la Place Itzrak Rabin à Tel Aviv, un collectif a disposé 965 cercueils recouverts de 721 drapeaux palestiniens et de 244 drapeaux israéliens, tous ceux qui on été tués depuis l'assassinat du premier ministre il y a juste 6 ans.
Les cerceuils, grandeur nature, sont en carton, il faut le préciser.
Merci au généreux donateur ! (épisode 1) [4 décembre 2001]
Cette magnifique ambulance de soins intensifs a été offerte à Israël par une dame des Etats-Unis en mémoire de son mari.
C'est écrit en toute lettre sur la portière. Ici, chaque ambulance est un don de l'étranger, soit d'individus, soit d'organisations philanthropiques. Il en va de même dans le domaine social et culturel: construction d'hôpitaux, crèches, musées, théâtres, jardins publics, forêts, etc. Le Musée National de fonctionne que grâce aux dons. Le Train Théâtre lui-même doit son existence à un généreux donateur de Miami, en Floride.
Ce modèle d'ambulance vous coûterait 670.000Frs. Le modèle de base revient à 410.000Frs.
Je vous donne les coordonnées au cas où...
Vous appelez le Magen David Adom (notre "Croix Rouge") au 00 972 36 30 02 22, vous demandez à parler à Jacqueline, au département international. Elle saura s'occuper de vous.
Merci au généreux donateur ! (épisode 2) [8 décembre 2001]
Vos moyens ne vous permettent pas de faire un don de 410.000 Frs pour une ambulance, ne désespérez pas, il y en pour toutes les bourses.
Ainsi, ce modeste banc (valeur: ± 7 000 Frs), déjà ancien et rencontré dans une rue de Jérusalem. Il porte la plaque d'un donateur anonyme: "A la mémoire de Louba, Monique, Sonia et Choura qui après des mois de faim, de froid et d'humiliations dans les ghettos de Varsovie, de Gordny et les forêts de Biélorussie ont péri à Auschwitz".
Pour deux cent Francs, vous pouvez planter un jeune arbre dans une de nos forêts.
Avec 10 balles vous faîtes plaisir à un clochard. Quand même!
Noël, et La
Madonne à l'Enfant (version 2002)
[17 décembre 2001]
En cette fin d'année, l'illustration çi-jointe m'a semblé de circonstance. Ceci est la couverture de la brochure accompagnant le masque à gaz de ma fille
Sivane, 18 mois.[17 décembre 2001]
Du bébé jusqu'au vieillard, juif ou arabe, chacun en Israël a son masque à gaz, adapté à ses besoins.
Compagnon de chaque instant pendant la guerre du Golfe, il est, depuis, remisé dans un placard d'où il ne sort que pour des révisions, changement des filtres et échange standard car les enfants, ça grandit!
L’emploi du masque à gaz pour les enfants en bas âge est décrit ici d’une manière claire, distrayante et accessible même pour les débutants. En 16 pages, une iconographie riche en photos couleurs vous guide pas à pas pour assimiler le geste qui sauve. Les explications sont données en quatre langues: Hébreu, Arabe, Anglais et Russe.
La rencontre historique Ousama Ben Laden avec Ariel Sharon [24 février 2002]
Cela s'est passé aujourd'hui dimanche, à l'école de ma fille.
Pourim, ce sont trois jours de fête, le carnaval au quotidien.. Les enfants vont en classe déguisés. Cette année, Harry Potter et Ousama Ben Laden sont très en vogue. Je n'ai trouvé qu'un exemplaire de Sharon et un autre de Shimon Peres. Arafat, par contre, ne fait plus recette comme par le passé. Zorro se défend bien. Ainsi qu' Esmeralda, Les Indiens, les cow boys et les policiers sont inusables. La directrice de l'école était habillée en lapine. Ma fille Mélia avait choisi d'être la Reine des Guimauves. Des appâts qui l'ont rendu irrésistible à Ousama et Ariel, réunis ici pour une photo historique.
Pourim, ce sont trois jours de fête, le carnaval au quotidien.. Les enfants vont en classe déguisés. Cette année, Harry Potter et Ousama Ben Laden sont très en vogue. Je n'ai trouvé qu'un exemplaire de Sharon et un autre de Shimon Peres. Arafat, par contre, ne fait plus recette comme par le passé. Zorro se défend bien. Ainsi qu' Esmeralda, Les Indiens, les cow boys et les policiers sont inusables. La directrice de l'école était habillée en lapine. Ma fille Mélia avait choisi d'être la Reine des Guimauves. Des appâts qui l'ont rendu irrésistible à Ousama et Ariel, réunis ici pour une photo historique.
Miss Israël 2002 [16 mars 2002]
On se bat à Gaza, on se bat dans les Territoires Occupés mais on a fait hier soir une petite pause pour élire la nouvelle Miss Israël. Yamit a été choisie parmi 20 prétendantes dont une Palestinienne de Nazareth qui a, elle, fait moins bien que Rana Aslan, une autre Palestinienne élue Miss Israel il y a deux ans. Euh oui, ça ne correspond pas à certaines idées sur ce pays.
Remettre les pendules à l'heure [31 mars 2002]
On passe ce soir à l’heure d’été, remettons les pendules à l'heure et rappelons quelques chiffres:
Israël (en rouge), Gaza et la Cisjordanie (en bleu), c'est à peine la superficie de la Bretagne.
Israël, c'est 6 millions d'habitants, dont 1 million d'Arabes israéliens.
Gaza et la Cisjordanie, c'est ± 2,5 millions de Palestiniens, plus les exilés et réfugiés, dans d'autres pays peut-être 3 millions de Palestiniens.
On peut avoir des difficultés à saisir que tant d'événements se déroulent sur un territoire petit comme un confetti.
Marche en blanc contre la guerre [3 avril 2002]
Le mercredi 3 avril, à 11 heures du matin, une quinzaine d'organisations israéliennes entameront une marche vers Ramallah pour apporter leur soutien moral, des vivres et des médicaments aux habitants assiégés. Mercredi 3 avril 2002
D'A-Ram à Kalandia
Que se passe-t-il exactement derrière le checkpoint de Kalandia ?
Nous ne le savons pas.
Des amis rapportent qu'en plus des meurtres insensés, de la destruction généralisée et du siège d'Al-Mukataa et de Yasser Arafat, le leader palestinien reconnu, l'hôpital gouvernemental de Ramallah ainsi que d'autres cliniques ont désespérément besoin de fournitures médicales.
Des groupes de femmes palestiniennes nous ont contactés, faisant état d'une énorme pénurie de denrées alimentaires de base.
Ta'ayush, en collaboration avec des groupes de femmes israéliennes et Physicians for Human Rights, a décidé d'organiser une MARCHE CONTRE LA GUERRE.
Nous devons mettre fin au cycle de violence en mettant fin à l'occupation ; seulement alors les meurtres horribles de civils - arabes et juifs - cesseront.
D'autres organisations de paix et de défense des droits de l'homme se sont déjà jointes et nous appelons toutes les autres organisations et personnes à participer.
Une liste des groupes ayant déjà rejoint la marche est indiquée ci-dessous.
Faites-nous savoir si vous souhaitez que nous ajoutions votre groupe à la liste.
Plan :
Nous marcherons en BLANC (comme symbole de paix et de non-violence) depuis A-Ram jusqu'à Kalandia.
Des camions de denrées alimentaires et de fournitures médicales destinées à l'Union Palestinienne de Secours Médical et aux organisations de femmes accompagneront la marche, qui sera composée d'une coalition d'organisations et de personnes.
Code vestimentaire :
Veuillez vous habiller en blanc ou apporter un drap pour vous envelopper.
D'autres organisations de paix et de défense des droits de l'homme se sont déjà jointes et nous appelons toutes les autres organisations et personnes à participer.
Une liste des groupes ayant déjà rejoint la marche est indiquée ci-dessous.
Faites-nous savoir si vous souhaitez que nous ajoutions votre groupe à la liste.
Plan :
Nous marcherons en BLANC (comme symbole de paix et de non-violence) depuis A-Ram jusqu'à Kalandia.
Des camions de denrées alimentaires et de fournitures médicales destinées à l'Union Palestinienne de Secours Médical et aux organisations de femmes accompagneront la marche, qui sera composée d'une coalition d'organisations et de personnes.
Code vestimentaire :
Veuillez vous habiller en blanc ou apporter un drap pour vous envelopper.
Appel des intellectuels des Territoires palestiniens occupés
[3 avril 2002]
[3 avril 2002]
Vous êtes nombreux à recevoir mes "Chroniques de Jérusalem" depuis le début de la nouvelle Intifada il y a déjà 18 mois. Le premier envoi s'appelait: "Il faut rêver" et a été suivi d'autres mél qui, par le décalage et également l'humour, se sont efforcés d'apporter matière à réflexion et un éclairage différent sur nos "soucis".
On ne rêve plus. Il s'agit de cauchemar et de désespoir, des deux bords.
Je vous envoie donc le texte çi-dessous.
Palestine, 3 avril 2002
Appel des intellectuels des Territoires palestiniens occupés
Nous, écrivains, artistes et intellectuels, lançons cet appel aux écrivains, artistes et intellectuels arabes et leur demandons d'agir, d'élever la voix et de relayer cet appel auprès des écrivains, artistes et intellectuels du monde entier, en solidarité avec les intellectuels et le peuple palestiniens que les forces d'occupation israéliennes soumettent actuellement aux pratiques les plus infâmes.
Invasion et réoccupation des villes, villages et camps, meurtre et exécution de civils, destructions d'écoles, de bâtiments et d'institutions, de centres culturels, de lieux de culte, de toutes les infrastructures de la société palestinienne ; sévices et actes d'avilissement ; arrestation de milliers de jeunes emmenés dans des camps d'internement, laissés en plein air, torturés, terrorisés, affamés.
En outre, les forces israéliennes empêchent les hôpitaux et leurs équipes médicales de travailler et d'accomplir leur devoir humanitaire, empêchent les ambulances de transporter les blessés et les martyrs, empêchent d'enterrer ces derniers.
Les morgues des hôpitaux n'ont plus de place pour accueillir les corps. A cette heure, la situation à l'intérieur des villes, des villages et des camps présage davantage de tragédies, davantage de désastres.
Les écrivains, artistes et intellectuels palestiniens assiégés avec leur peuple dans toutes les villes, villages et camps palestiniens adressent cet appel urgent à leurs confrères et aux organisations et fédérations arabes concernées, leur demandant d'agir au plus vite et de tout faire pour condamner l'occupation, dénoncer ses pratiques et dévoiler la nature foncièrement terroriste et xénophobe du gouvernement Sharon et de ses institutions militaires et sécuritaires. Par ailleurs, nous leu demandons de transmettre au plus vite le contenu de cet appel aux hommes de culture et de conscience du monde entier.
Assiégés, nous faisons face avec notre peuple à une situation humanitaire douloureuse. Nous vivons une menace permanente, nous sommes privés d'eau, d'éléctricité, de communications. Il ne nous reste que notre volonté, notre détermination, notre résistance.
A tous les hommes d'honneur, à tous les hommes libres des pays arabes et du reste du monde : nous avons besoin de votre aide et de votre soutien.
Les morgues des hôpitaux n'ont plus de place pour accueillir les corps. A cette heure, la situation à l'intérieur des villes, des villages et des camps présage davantage de tragédies, davantage de désastres.
Les écrivains, artistes et intellectuels palestiniens assiégés avec leur peuple dans toutes les villes, villages et camps palestiniens adressent cet appel urgent à leurs confrères et aux organisations et fédérations arabes concernées, leur demandant d'agir au plus vite et de tout faire pour condamner l'occupation, dénoncer ses pratiques et dévoiler la nature foncièrement terroriste et xénophobe du gouvernement Sharon et de ses institutions militaires et sécuritaires. Par ailleurs, nous leu demandons de transmettre au plus vite le contenu de cet appel aux hommes de culture et de conscience du monde entier.
Assiégés, nous faisons face avec notre peuple à une situation humanitaire douloureuse. Nous vivons une menace permanente, nous sommes privés d'eau, d'éléctricité, de communications. Il ne nous reste que notre volonté, notre détermination, notre résistance.
A tous les hommes d'honneur, à tous les hommes libres des pays arabes et du reste du monde : nous avons besoin de votre aide et de votre soutien.
Pour ceux qui ont le temps de lire [11 avril 2002]
Lors de mes déplacements professionnels en France, on m’a souvent demandé si, en Israël, on avait la liberté de parole.
Voici ma réponse.
Zehava Gal-On est députée du Meretz à la Knesset, le Parlement israélien.
Voici le discours qu'elle a prononcé lors de la manifestation de La Paix Maintenant / Coalition pour la Paix, samedi dernier à Tel-Aviv devant 15.000 personnes.
En lisant les lignes çi-dessous, nous vous demandons de garder à l'esprit qu'Israel est bien le seul endroit de la région où ce genre de discours ne vous mène pas en prison ou pire.
L'ombre du gouvernement Sharon forme un drapeau noir
Le noir de la guerre
Le noir du deuil
Le noir d'une cruauté inacceptable
Le noir de l'occupation
Le noir des cendres
Le noir de la guerre du Liban
Le noir de la violation des droits de l'homme
Le noir de l'oppression
Le noir est le contraire de l'espoir
Le gouvernement Sharon nous offre un avenir noir.
En dépit des sondages du week-end, qui nous disent que l'opinion soutient Sharon, nous sommes ici parce qu'il est de notre responsabilité d'être ici, de nous tenir devant notre camp, pour avertir, et pour se souvenir.
Il est de notre devoir de nous assurer que, cette fois, nous ne mettrons pas 18 ans pour comprendre : le Sharon d'aujourd'hui est le même que le Sharon de la guerre du Liban! Sharon n'est pas un homme d'Etat, il n'est pas un homme de paix, il étai et restera un général. Sharon est un homme de guerre.
La terreur est une monstruosité - une terreur dirigée contre des
citoyens,qui prend la vie d'enfants comme d'adultes, jeunes et vieux, et qui transforme les lieux de loisirs en lieux de mort.
Malgré les difficultés, et cette souffrance insupportable, nous sommes tous ici pour dire que cette guerre est une guerre de tromperie, parce que la deuxième guerre du Liban d'Ariel Sharon est encore une tragédie, au cours de laquelle Israéliens et Palestiniens se font tuer et blesser au nom de la vengeance,
au nom de la haine. Des soldats, nos enfants, nos fils, sont en train de mourir pour rien.
Et au nom de la vengeance, au nom de la défense de nos maisons, que faisons-nous? Nous réoccupons Ramallah, la casba de Shkhem (Naplouse, ndt) ou Hébron.
Ne nous trompons pas : il n'y a aucun doute que la prochaine étape sera de réoccuper Gaza.
Et de nouvelles générations grandiront,dont le coeur ne nourrira que la haine.
Le Premier Ministre, le Ministre de la Défense, le Chef d'Etat Major, nous disent que nous combattons l'"infrastructure de la terreur", et que nous le faisons par la réoccupation. Ils ne nous offrent aucune politique pour combattre la terreur.
Tous les généraux, passés comme présents, nous offrent :
La vengeance au lieu d'une politique de sécurité
La haine au lieu d'une politique de calme
Le deuil de nos enfants au lieu d'une vision
Le désespoir au lieu de l'espoir
La folie au lieu du retrait - La guerre au lieu d'une politique! La
guerre n'est pas une politique!Y a-t-il réellement quelqu'un pour croire, là-haut, dans les sphère gouvernementales, qu'il soit possible d'opprimer un peuple qui combat pour sa liberté?
Pouvons-nous réussir, avec toutes nos divisions, nos brigades, nos
tanks et nos avions, à combattre la "base humaine de la terreur"?
Pouvons-nous, en occupant, en opprimant, en blessant, en arrêtant,
en interrogeant, en coupant l'eau et l'électricité, et en empêchant les ambulances d'évacuer les blessés, pouvons-nous arrêter l'infrastructure humaine de la terreur? Nous sommes ici parce que nous ne le croyon pas! Ce film d'horreur, nous l'avons déjà vu! En réalité, il s'agit d'une guerre pour la réoccupation. Autour de la même table, se tiennent Shimon Peres, Effi Eitam, Fouad Ben-Eliezer et Ariel Sharon, formant ainsi le nouveau parti de Sharon.
Le même Sharon qui exigeait 7 jours de calme a commencé aujourd'hui s guerre des six jours. Une guerre de reconquête. Nous voulions revenir aux frontieres de 67, mais Sharon nous a ramenés à la guerre de 67.
Nous disons fin de l'occupation. Sharon dit : davantage d'occupation.
Cette guerre n'est pas une "guerre imposée", c'est une "guerre choisie", le choix est connu et gravé dans la pierre : le plan Clinton.
Il s'agit de :
Fin de l'occupation
Retour aux frontieres de 1967
Deux capitales à Jérusalem
Evacuation des colonies
Droit au retour dans l'Etat de Palestine
C'est le seul choix dont nous disposons, il n'y en a pas d'autre, et
tous ceux qui sont rassemblés ici sont unis pour le soutenir. Nous
appelons à soutenir l'initiative saoudienne - pour la première fois, le monde arabe a proposé un plan à l'Etat d'Israel : la paix en échange des territoires.
Remplacons les trois NON du sommet de Khartoum par trois OUI :
Oui à la paix
Oui à l'espoir
Oui à la vie
Tous les généraux, passés comme présents, nous offrent :
La vengeance au lieu d'une politique de sécurité
La haine au lieu d'une politique de calme
Le deuil de nos enfants au lieu d'une vision
Le désespoir au lieu de l'espoir
La folie au lieu du retrait - La guerre au lieu d'une politique! La
guerre n'est pas une politique!Y a-t-il réellement quelqu'un pour croire, là-haut, dans les sphère gouvernementales, qu'il soit possible d'opprimer un peuple qui combat pour sa liberté?
Pouvons-nous réussir, avec toutes nos divisions, nos brigades, nos
tanks et nos avions, à combattre la "base humaine de la terreur"?
Pouvons-nous, en occupant, en opprimant, en blessant, en arrêtant,
en interrogeant, en coupant l'eau et l'électricité, et en empêchant les ambulances d'évacuer les blessés, pouvons-nous arrêter l'infrastructure humaine de la terreur? Nous sommes ici parce que nous ne le croyon pas! Ce film d'horreur, nous l'avons déjà vu! En réalité, il s'agit d'une guerre pour la réoccupation. Autour de la même table, se tiennent Shimon Peres, Effi Eitam, Fouad Ben-Eliezer et Ariel Sharon, formant ainsi le nouveau parti de Sharon.
Le même Sharon qui exigeait 7 jours de calme a commencé aujourd'hui s guerre des six jours. Une guerre de reconquête. Nous voulions revenir aux frontieres de 67, mais Sharon nous a ramenés à la guerre de 67.
Nous disons fin de l'occupation. Sharon dit : davantage d'occupation.
Cette guerre n'est pas une "guerre imposée", c'est une "guerre choisie", le choix est connu et gravé dans la pierre : le plan Clinton.
Il s'agit de :
Fin de l'occupation
Retour aux frontieres de 1967
Deux capitales à Jérusalem
Evacuation des colonies
Droit au retour dans l'Etat de Palestine
C'est le seul choix dont nous disposons, il n'y en a pas d'autre, et
tous ceux qui sont rassemblés ici sont unis pour le soutenir. Nous
appelons à soutenir l'initiative saoudienne - pour la première fois, le monde arabe a proposé un plan à l'Etat d'Israel : la paix en échange des territoires.
Remplacons les trois NON du sommet de Khartoum par trois OUI :
Oui à la paix
Oui à l'espoir
Oui à la vie
Tchékhov, Shakespeare mais pas Perrault...[17 avril 2002]
L' écrivain israélien Amos Oz dans son "RAPPORT SUR LA SITUATION DE L'ETAT D'ISRAEL""Il y a les tragédies qui se terminent façon Shakespeare et celles qui se terminent façon Tchékhov:
Chez Shakespeare, cela se termine avec la scène recouverte de cadavres avec peut-être, peut-être, la Justice qui se penche sur certains. Dans une tragédie façon Tchékhov, à la fin, chacun est désillusionné, amer, frustré, brisé mais vivant. J'espère une fin à la Tchékhov pour la tragédie du Proche Orient." Aujourd'hui c'est l'Indépendance, mais curieusement, vu les circonstances, il n'y a pas plus de drapeaux que les autres années. Plus de déprime, de doute: sans doute.”
Aujourd'hui en première page du journal [19 juin 2002]
Les victimes d'attentats, juifs et arabes et les soldats morts au combat ont TOUJOURS leur photo en première page des journaux israéliens. Jamais anonyme, même le plus humble, a droit à des reportages dans la presse écrite, à la radio ou à la télé.
Selon la tradition juive, à Jérusalem, les funérailles se tiennent dans les heures qui suivent la mort, en tout cas avant le coucher du soleil. Cette fois-çi, les funérailles de la plupart se font le lendemain: on a eu du mal à identifier les morceaux de corps déchiquetés par les clous, vis et boulons.
Kippour, Dimanche 15 septembre 17h00
Ce dimanche, à partir de 17h00, les frontières, ports et aéroports sont totalement fermés. Télévisions et radios ont arrêté d'émettre. Les rues, routes et autoroutes se sont vidées de tout véhicule, à part les secours.
Yom Kippour, le jour du Grand Pardon où chacun face à Dieu fait le bilan de l'année écoulée.
Pour les enfants, c'est le jour de la Grande Défonce. Pour 24 heures, rues et avenues leur appartiennent avec tout ce qui a des roues: caisses à savons, vélos, skates, trotinettes, tricycles.
Vers minuit, les chaussées des villes sont noires de monde.
Lundi matin 10h00
Les parents se reposent ou prient. Les gamins collent au bitume. Il fait déjà 30 degrés.
Lundi à 18h23, la parenthèse se refermera.
L'armistice? C'est pas demain la veille [12 nov 2002]
Sur la photo il est écrit en russe: "C'est ici que nous vivons".
En Russie? Non. En Israël.
Une campagne nationale pour le lancement ces jours- çi de la "9", la première chaîne nationale israélienne intégralement en langue russe.
Une chaîne qui apparemment s'adresse à toutes les générations d'immigrants: du grand père, vétéran héroïque des guerres de l'Union Soviétique à son petit-fils, futur médaillé des guerres d'Israël.
Hier jour de l'armistice en France, attentat dans un kibboutz: cinq morts dont une mère et ses deux enfants de 4 et 6 ans tués dans leur lit d'une balle dans la tête.
L'armistice, ici? C'est pas demain la veille.
Le bruit de la neige sur Jérusalem [25 février 2003]
Ce mardi matin, toutes les routes montant vers Jérusalem sont coupées.
Pas d'école, pas de travail, pas de transports publics, on reste à la maison.
Bientôt les bonhommes de neige. Plus rien d'autre n'a d'importance.
La Pâque juive: c'est pas du gâteau! [6 avril 2003]
Ni gâteaux, ni pain, ni pâtes, bière, chewing-gum, biscuits salés ou sucrés etc, etc . La liste est très longue.
Ce soir commence la Pâque.
Question nourriture, c'est plutôt sévère Il n'y a qu'à regarder sur la photo les étagères de mon supermarché dont bon nombre sont inaccessibles pendant 8 jours.
Cela reste pourtant la plus belle fête de l'année. Ce soir c'est le repas qui réunit les familles au complet et pendant lequel on lit et on chante la sortie d'Egypte et la libération de l'esclavage.
Pas encore de drapeau israélien sur les condoms [6 mai 2003]
Non, ce n'est pas un condom, c'est un ballon.Cette année, les fêtes de l'Indépendance d'Israël tombe ce soir 6 mai jusqu'à demain fin d'après midi (calendrier lunaire).
Chez nous, pas de défilés martiaux avec chars, canons et fiers soldats. C'est plutôt style familles en picnic et barbecue. et partout, à toutes les sauces, le drapeau national, souvent accroché aux portières des voitures.
Pour les Palestiniens c'est un jour maudit (Nakbah, la Catastrophe), eux qui attendent encore leur indépendance depuis ce jour "funeste" de 1948.
Pour les juifs ultra-religieux c'est pas plus rigolo: il ne peut y avoir d'Etat avant le retour du Messie. Les plus fanatiques d'entre eux espèrent la destruction de cet Etat impie. Le maire de Jérusalem, un juif ultra orthodoxe, moins extrémiste, n'assistera pas aujourd'hui aux cérémonies locales. Pour lui, c'est un jour presque comme les autres.
Avoir la Baraka (ou pas) [14 juin 2003]
Le 11 septembre 2001 au matin, Tsipi s'apprêtait à monter au sommet d'une des tours jumelles pour contempler New York. Elle n'en a pas eu le temps: un premier avion a explosé contre la tour, elle a vu au dessus d'elle le deuxième avion détruire l'autre tour et elle a réussi à s'enfuir. Ce jour-là, Tsipi a eu de la chance.
Mercredi à Jérusalem, Tsipi est monté dans l'autobus no14. Il a explosé peu après.
Que faisait-elle dans l'autobus alors qu'elle aurait dû être chez des amis avec lesquels je déjeunais?
En regardant les photos parues dans les journaux, j'ai aussi retrouvé une connaissance depuis longtemps perdue de vue: Anna voyageait dans le même autobus no14.
Sur les photos du journal, Tsipi est la dame au béret rouge, Anna est juste à côté.
le 9 mai
Le 9 mai, c'est le jour de la "Victoire sur le Fascisme" pour les pays ex-communistes. Aujourd'hui, on rencontre dans les rues d'Israël ces personnages d'apparat.Comme par exemple Micha Liberman et Gregori Katz. Ecrasés par la chaleur, par leur grand âge et par le poids de leurs médailles, ils attendent le bus qui les ramènent à la maison de retraite. Micha, à gauche, 95 ans, ex- amiral de la flotte soviétique, Gregori, 86 ans, ex- officier de l'armée de terre.
L'immigration russe vers Israël compte beaucoup de personnes âgées. Nombre d'entre elles se sont battus dans les rangs de l'Armée Rouge. Marginalisées et ne parlant que peu ou pas l'hébreu, ces vieilles personnes sont aujourd'hui choyées et cajolées par leur compatriotes plus jeunes.
Chaque année le 9 mai est LEUR jour de gloire.
La construction du Mur de Séparation -1 [13 novembre 2006]
Ce sentier champêtre va bientôt se transformer en barrière infranchissable. Bientôt, il cédera la place à une balafre, serpentant dans les collines, d'une vingtaine de mètres de large, avec rideau de barbelés, systèmes électroniques d'alerte, route de patrouille.
La "Bête" grandit à cinq minutes de chez moi, à un jet de pierre des dernières maisons de ce quartier résidentiel de Jérusalem où j'habite.
Shabbat [4 décembre 2006]
Le shabbat dernier, sous le soleil encore chaud, les habitants de la rue Chevet Tsedek (en hébreu: la rue des Assises de la Justice) ont eu la belle idée d'organiser un repas collectif dans l'étroite rue en cul de sac, pour l'occasion débarrassée de ses voitures.
Belle tranche de société en plein centre-ville. Religieux et athés cohabitent dans la ruelle: un rabbin, un plombier, rocker, jardinier, médecin, immigrants, travailleurs philippins, retraités, une jeune femme internée en asile psy., étudiants et d'autres soit une cinquantaine de personnes réunis autour de spécialités culinaires apportées par chaque famille.
La construction du mur de séparation (2) [17 mars 2007]
Quatre mois après la première photo, le sentier champêtre a été nivellé et a maintenant une dizaine de mètres de large. Le "mur de séparation" (ou mur de l'apartheid ou mur de sécurité, mur de la honte, etc) a atteint le haut de la côte dans le coin gauche de la photo. Bientôt les ouvriers vont couler le béton sur lequel se dressera le grillage électronique.
L'élection française. Quelques chiffres qui laissent songeur [8 juin 2007]
Après la dernière élection présidentielle française, j'ai obtenu le résultat des votes des Français expatriés dans le monde, dont ceux en Israël.
Le nombre de Français inscrits sur les listes électorales en Israël est le plus élevé au monde, après la Suisse et Monaco (en pourcentage par rapport à la population totale). Et le septième pays en chiffres absolus.
Mais c'est le pays où le taux de participation a été le plus bas : 16,6% des inscrits.
Et surtout, surtout, record du monde absolu pour Nicolas Sarkozy: il a recueilli 90,7% des suffrages exprimés...
Je laisserai à chacun le soin de tirer ses propres conclusions.
En Palestine aussi c'est le temps des festivals [20 juillet 2007]
Inlassablement, il faut rappeler que le conflit israélo-palestinien ne se résume pas à un "Drame".
Les chaines d'infos et les journalistes style Daniel Mermet sur France-Inter adorent faire endosser aux Palestiniens les seuls habits de la misère et du malheur. Mais ils méritent mieux que ça. C'est mettre de côté leur vitalité et force de résilience qui leur permettent de maintenir, vaille que vaille, une vie culturelle active, et une vie tout court.
Ainsi, jusqu'à hier se déroulait dans plusieurs villes palestiniennes le festival International de Danse et j'ai pu voir les Derviches tourneurs de Turquie au Théâtre National Palestinien de Jérusalem.
Tandis qu'à quelques centaines de mètres, du côté israélien de la ville, le Festival International de Cinéma bat son plein. Et dans trois semaines commence le festival de marionnette.
Inlassablement, il faut rappeler que le conflit israélo-palestinien ne se résume pas à un "Drame".
Les chaines d'infos et les journalistes style Daniel Mermet sur France-Inter adorent faire endosser aux Palestiniens les seuls habits de la misère et du malheur. Mais ils méritent mieux que ça. C'est mettre de côté leur vitalité et force de résilience qui leur permettent de maintenir, vaille que vaille, une vie culturelle active, et une vie tout court.
Ainsi, jusqu'à hier se déroulait dans plusieurs villes palestiniennes le festival International de Danse et j'ai pu voir les Derviches tourneurs de Turquie au Théâtre National Palestinien de Jérusalem.
Tandis qu'à quelques centaines de mètres, du côté israélien de la ville, le Festival International de Cinéma bat son plein. Et dans trois semaines commence le festival de marionnette.
Si loin de Jérusalem ([3 septembre 2007]
Aujourd'hui 13 septembre c'est le nouvel An du calendrier hébraïque (5768).
A 70 km de Jérusalem "la sainte”, Tel Aviv "l'impudique" s'expose et s'éclate. Une photo banale du bord de mer. Beaucoup de monde sur les plages. L'eau est à 29 degrés.
Présence Divine vendredi dès 16H59 [22 septembre 2007]
C'est une image qu'on ne peut sans doute pas imaginer à Paris, Dijon ou Quimper, un vendredi après midi, sans une voiture en circulation, le boulevard périphérique envahi par les cyclistes, roller et planches à roulettes, les autoroutes désertes, la France entière à l'arrêt. C'est pourtant ce qui se passe chaque année en Israël. Aujourd'hui 21 septembre, Yom Kippour commence à 16H59.
Toute la journée les enfants piaffent d'impatience en attendant l'heure. Tout ferme: commerces, transports, passages-frontière, aéroports, radios, télés.
Toute la journée les enfants piaffent d'impatience en attendant l'heure. Tout ferme: commerces, transports, passages-frontière, aéroports, radios, télés.
Journée de prières et de jeûne pour les uns, journée de repos pour les autres.
Il ne faut pas nécessairement être religieux pour s'abandonner à la pensée qu'une intervention divine puisse plonger des villes dans un tel silence surnaturel, percé seulement par les prières et les chants des synagogues.
Pour les enfants, le divin, c'est l'ivresse du bitume.
Et malheureusement tout rentrera dans l'ordre samedi à 18H13.
Il ne faut pas nécessairement être religieux pour s'abandonner à la pensée qu'une intervention divine puisse plonger des villes dans un tel silence surnaturel, percé seulement par les prières et les chants des synagogues.
Pour les enfants, le divin, c'est l'ivresse du bitume.
Et malheureusement tout rentrera dans l'ordre samedi à 18H13.
Portrait d'une Hiérosolomytaine anonyme [ 16 janvier 2008]
Aujourd'hui, nous faisons connaissance avec Mme Rima H., 54 ans, immigrante arrivée il y a tout juste dix ans de Géorgie, en ex-Union soviétique.
Là bas, elle était ingénieur en chef dans une entreprise qui construisait des ordinateurs pour les centrales nucléaires russes. Quatre-vingt ingénieurs sous ses ordres. Mais une fois arrivée en Israël, elle a enfin pu laisser libre cours à sa véritable passion, qui la tenait depuis son enfance: la couture!
Là bas, elle était ingénieur en chef dans une entreprise qui construisait des ordinateurs pour les centrales nucléaires russes. Quatre-vingt ingénieurs sous ses ordres. Mais une fois arrivée en Israël, elle a enfin pu laisser libre cours à sa véritable passion, qui la tenait depuis son enfance: la couture!
Rima a délaissé les ordinateurs et décliné une proposition d'INTEL, pour ouvrir une petite boutique de travaux de couture. Entre ses bobines, sa machine à coudre et ses quatre chats, Rima a trouvé un certain bonheur.
Précision: une Hiérosolomytaine est une habitante de Jérusalem
Précision: une Hiérosolomytaine est une habitante de Jérusalem
2009: rien de neuf (au Proche Orient) [6 janvier 2009]
Une cage à ciel ouvert. A l'intérieur, une maison plutôt misérable. Gaza en miniature. La comparaison s'arrête là.
La scène se passe à côté de Jérusalem. La maison dans la cage est palestinienne. La ceinturant sur trois côtés s'étale la colonie israélienne de Givon Hah'adasha, des maisons pimpantes, entourées de jardins fleuris. Sur la gauche de la photo, on aperçoit l'une d'entre elles. A peine quelques mètres la sépare du grillage. Au fond de la photo, à droite, on aperçoit le haut d'une autre maison. Ça, c'est déjà le village palestinien de Beit Ijza. La maison dans la cage fait également partie de ce village. Mais elle en est séparée par le fameux mur de séparation-ségrégation qui court à quelques mètres en contrebas. La maison en cage a bien un corridor d'accès, grillagé, vidéosurveillé et isolé par un énorme portique d'acier, dont l'ouverture est télécommandé à distance quelque part dans un poste de l'armée israélienne. Quand Mohamed Ghareeb veut rejoindre le reste du village, il lui faut demander une autorisation pour sortir de sa cage.
[2023: ce monsieur est décédé depuis et c’est un de ses fils et sa famille qui occupent la maison]
Pour résumer: il y avait une fois le village de Beit Ijza.
Un jour, l'administration israélienne décide qu'une partie des terres privées du village appartiennent à l'Etat.
Il y a 7-8 ans, on établit une colonie, par hasard juste à cet endroit-là, collée au village arabe.
Plus tard, le gouvernement se lance dans la construction du Mur. Dilemne: soit le tracé du mur inclu le village de Beit Ijza dans Israël mais c'est insupportable., soit le mur exclu la colonie de Givon Hah'adasha, ce qui est impensable. La solution tordue est donc un tracé qui se faufile entre les deux populations tout en laissant cette maison du côté israélien mais qu'on isolera de ses voisins colons.
Cet exemple microscopique mais pas unique illustre un phénomène plus général où provocations et humiliations multiples ne font que renforcer l'impression qu'il n'y a pas de futur.
Un grand merci à Marie-Noëlle Boutin, photographe de Lille à laquelle j'ai emprunté cette photo et qui m'a fait découvrir ce paysage pastoral.
La scène se passe à côté de Jérusalem. La maison dans la cage est palestinienne. La ceinturant sur trois côtés s'étale la colonie israélienne de Givon Hah'adasha, des maisons pimpantes, entourées de jardins fleuris. Sur la gauche de la photo, on aperçoit l'une d'entre elles. A peine quelques mètres la sépare du grillage. Au fond de la photo, à droite, on aperçoit le haut d'une autre maison. Ça, c'est déjà le village palestinien de Beit Ijza. La maison dans la cage fait également partie de ce village. Mais elle en est séparée par le fameux mur de séparation-ségrégation qui court à quelques mètres en contrebas. La maison en cage a bien un corridor d'accès, grillagé, vidéosurveillé et isolé par un énorme portique d'acier, dont l'ouverture est télécommandé à distance quelque part dans un poste de l'armée israélienne. Quand Mohamed Ghareeb veut rejoindre le reste du village, il lui faut demander une autorisation pour sortir de sa cage.
[2023: ce monsieur est décédé depuis et c’est un de ses fils et sa famille qui occupent la maison]
Pour résumer: il y avait une fois le village de Beit Ijza.
Un jour, l'administration israélienne décide qu'une partie des terres privées du village appartiennent à l'Etat.
Il y a 7-8 ans, on établit une colonie, par hasard juste à cet endroit-là, collée au village arabe.
Plus tard, le gouvernement se lance dans la construction du Mur. Dilemne: soit le tracé du mur inclu le village de Beit Ijza dans Israël mais c'est insupportable., soit le mur exclu la colonie de Givon Hah'adasha, ce qui est impensable. La solution tordue est donc un tracé qui se faufile entre les deux populations tout en laissant cette maison du côté israélien mais qu'on isolera de ses voisins colons.
Cet exemple microscopique mais pas unique illustre un phénomène plus général où provocations et humiliations multiples ne font que renforcer l'impression qu'il n'y a pas de futur.
Un grand merci à Marie-Noëlle Boutin, photographe de Lille à laquelle j'ai emprunté cette photo et qui m'a fait découvrir ce paysage pastoral.
Une nouvelle destination pour vos vacances d'été!!
L'Archipel de Palestine [19 juin 2009]
L'Archipel de Palestine [19 juin 2009]
A seulement 4h de vol de Paris, un chapelet d'îles dont vous reviendrez bronzé!
Par contre, vous ne trouverez ni plages, ni stations balnéaires, ports de plaisance, ou campings.
Plutôt des murs de béton, des barbelés, des barrages militaires.
C'est une carte un peu particulière publiée dans l'Atlas du Monde diplomatique, édition 2009. Il s'agit d'une Cisjordanie virtuelle et humoristique, imaginée par Julien Bousac.
Toutes les zones aux mains d'Israël, c'est-à-dire annexées (comme Jérusalem) ou occupées par des colonies, sont représentées par de l'eau. Quarante années d'occupation, de confiscation, de grignotage ont créé cette carte surréaliste.
La Cisjordanie, il est bon de le rappeler, c'est à l'origine à peine 5700 km2, soit le département de la Loire Atlantique. Ce qu'il en reste, ce machin, ces lambeaux, ces confettis qui ne font parfois que quelques km carré, peuvent ils vraiment constituer la base d'un futur Etat palestinien? Plus personne n'y croit, sauf Benjamin Netanyahou qui, la main sur coeur, a promis, juré, craché, qu'on ne colonisera plus de nouvelles terres.
Si les noms des îles sont fantaisistes, les noms des villes et villages sont eux bien réels.
2023: depuis 2009, l’Archipel s’est encore réduit avec de nouvelles colonies et confiscations de terre.
Jours de Fêtes [6 octobre 2009]
Ça dure comme ça deux semaines: après le Nouvel An (5670) et Yom Kippour la semaine dernière, voici la fête de Soukkot, la fête des cabanes. Les cabanes décorées se dressent partout: dans les cours, sur les balcons, les trottoirs des rues, les jardins publics et privés. Pendant huits jours, les familles y prennent tous leur repas et certains même y passent la nuit (la température est encore très agréable). Un moment où la politique n'intéresse vraiment pas grand monde.
Ils sont complètement foot, ces Palestiniens! [5 juillet 2010]
Complètement foot, ces Palestiniens, mais pas plus que partout ailleurs en ces temps de Coupe du Monde. Et pas fou du tout, le patron du restaurant "The Wall" (le Mur), à Bethlehem, qui a accroché un écran géant sur le "Mur de Séparation" construit par les Israéliens. Et pour faire bonne mesure, le menu y est peint en lettres géantes: crevettes, calamars, homards, crabes, poissons divers.
Hier, c'était le match Uruguay-Ghana et il n'y avait pas foule. Invité par mon ami Jacques N. qui habite au coin de la rue, on s'est contenté d'une bière fraiche et d'un narguilé.
Le plus à plaindre, c'est le soldat israélien, enfermé dans sa tour de garde, juste au dessus, sur le Mur: il ne voit rien. A chaque goal, il ouvre la fenêtre pare-balle et demande aux consommateurs palestiniens en contre-bas: "Alors, c'est qui qui a marqué?"
Dans la nuit, je suis rentré à Jérusalem. A cinq kilomètres de là.
Et je me prends à rêver: un match Israël-Palestine.
Mais la Paix ne vaut-elle pas un pet? [29 juin 2011]
Allez savoir! Peut-être revenait-il d'une virée au Proche-Orient où l'on n'est non seulement dans une impasse, mais où l'on va carrément dans le mur de l'impasse.
Autour d'Israël, le monde arabe est agité de volonté de changements. Espoirs mêlés d'inquiétudes. Chez nos voisins syriens, ce n'est pas "massacre à la tronçonneuse" mais massacre au char d'assaut (et d'ailleurs, où sont donc nos indignés professionnels? Pas ou peu de réactions en Europe. Serait-ce la lassitude de l'indignation?
On ne le dit pas, mais ici en Israël aussi, la révolte populaire gronde. Si, si! Et comme chez nos voisins, Facebook, Twitter et la blogosphère sont largement mis à contribution.
C'est que le "cottage", notre fromage frais local, est vendu trop cher. Ainsi que d'autres produits laitiers. Ras-le-bol, révolte et indignation générale, le boycott du fromage s'est mis en place et commence à produire ses effets: les prix baissent.
Car la paix avec les Palestiniens n'est vraiment plus un thème d'actualité. La construction du Mur a créé l'illusion d'avoir résolu le problème. Ils sont devenus invisibles. Le chômage est bas, l'économie florissante, même si les disparités sociales sont criantes. Pourquoi prendre des risques, d'autant plus que les Palestiniens eux-mêmes n'arrivent pas à s'entendre.
Une classe politique plutôt médiocre, un gouvernement vissé à droite, sans vision de l'avenir, arc-boutés dans son immobilisme rassurant, agitant la menace, en partie réelle, de l'Iran pour rassembler le troupeau. Tout est réuni pour aller dans le mur.
On ne le dit pas, mais ici en Israël aussi, la révolte populaire gronde. Si, si! Et comme chez nos voisins, Facebook, Twitter et la blogosphère sont largement mis à contribution.
C'est que le "cottage", notre fromage frais local, est vendu trop cher. Ainsi que d'autres produits laitiers. Ras-le-bol, révolte et indignation générale, le boycott du fromage s'est mis en place et commence à produire ses effets: les prix baissent.
Car la paix avec les Palestiniens n'est vraiment plus un thème d'actualité. La construction du Mur a créé l'illusion d'avoir résolu le problème. Ils sont devenus invisibles. Le chômage est bas, l'économie florissante, même si les disparités sociales sont criantes. Pourquoi prendre des risques, d'autant plus que les Palestiniens eux-mêmes n'arrivent pas à s'entendre.
Une classe politique plutôt médiocre, un gouvernement vissé à droite, sans vision de l'avenir, arc-boutés dans son immobilisme rassurant, agitant la menace, en partie réelle, de l'Iran pour rassembler le troupeau. Tout est réuni pour aller dans le mur.
J-1 avant la fin du monde ce 21 décembre
[20 décembre 2012]
Depuis quelques semaines court la rumeur, et reprise par tous les médias sur la prédiction des Mayas que la fin du monde va se réaliser ce 21 décembre. Demain![20 décembre 2012]
N’ayiez crainte!
Nos troupes de Kabbalistes se sont mobilisés pour conjurer la malédiction, afin que vous puissiez vous réveiller tranquillement samedi 22 décembre et passer de bonnes fêtes de fin d'année.
En attendant:
Bonne année 2013 pour les Chrétiens et les athés, mais également
2571 pour les Perses
1392 pour les Iraniens
5773 pour les Juifs
1434 pour les Musulmans
4711 pour les Chinois (l'année du serpent)
165 pour les Bahaïs
2540 pour les Jaïns
1935 pour les Hindous
2140 pour les Tibétains
2557 pour les Bouddhistes
2005 pour les Ethiopiens
et pour les Mayas, je ne sais pas.
Bonne année 2013 pour les Chrétiens et les athés, mais également
2571 pour les Perses
1392 pour les Iraniens
5773 pour les Juifs
1434 pour les Musulmans
4711 pour les Chinois (l'année du serpent)
165 pour les Bahaïs
2540 pour les Jaïns
1935 pour les Hindous
2140 pour les Tibétains
2557 pour les Bouddhistes
2005 pour les Ethiopiens
et pour les Mayas, je ne sais pas.
Le Père Noël n'est pas une ordure, il est juif
[2 janvier 2014]
[2 janvier 2014]
Bonne année 2014 de Bethléem !
Bethléem, c'est à 5 km (oui, cinq km) de Jérusalem, mais avec le "Mur de Séparation" qui interdit à la plupart de ses habitants de venir dans la capitale.
Aussi est-ce avec beaucoup de curiosité et d’amusement que j'ai accepté une invitation à incarner le Père Noêl dans une école franco-palestinienne de la ville. Moi ,juif, incarner un personnage chrétien pour des enfants palestiniens, cela avait l’apparence d’une plaisanterie.
Mais mon amusement a fait place à l'émotion en voyant ces visages émerveillés et incrédules. Le temps de l'innocence.
N'oublions pas les autres:
1393 pour les Perses
5774 pour les Juifs
1435 pour les Musulmans
4712 pour les Chinois, Coréens et autres (l'année du Cheval)
166 pour les Bahaïs
2541 pour les Jaïns
1935 pour les Indiens
2141 pour les Tibétains
2558 pour les Bouddhistes
et 2006 pour les Ethiopiens qui n'arrivent pas à combler leur léger retard...
AMEN! [10 avril 2015]
le vendredi saint des Chrétiens orthodoxes. Toute l'Orthodoxie défile sur le chemin de croix: les Coptes égyptiens, les Ethiopiens, les Serbes, les Assyriaques, etc... , çi-dessus, en pélérinage, des Russes de la cathédrale Alexandre Nevski de Saint Petersbourg.
On trouvait tout à la Samaritaine? [13 mai 2015]
On trouvait tout? Et bien non, certainement pas! Et soyions clair: déjà on n'y trouvait pas de Samaritain.
Et pourtant les Samaritains existent, je les ai rencontrés: samedi dernier sur le Mont Gerizim, au dessus de la ville de Naplouse, en Cisjordanie.
Isaac, sur la photo, était présent, au côté de tout son peuple: 761 personnes, bébés et vieillards inclus. Peut-être le peuple le plus petit au monde et le plus ancien puisqu'il précède le Peuple juif tel qu'on le connait aujourd'hui: plus de 3 000 ans au compteur. Ils ont leur langue, leur écriture, leur culture, leur religion qui a des similitudes avec le judaïsme: respect du shabbat, des règles alimentaires, les mêmes fêtes de Nouvel An, de Kippour et la Fête de Pâques à laquelle je viens assister. Comme au temps de Moïse, on y sacrifie l'Agneau Pascal (quarante neuf agneaux que l'on va dépouiller et embrocher pour les faire cuire à l’étouffée dans des sortes de puits) et dont la viande sera ensuite partagée entre les membres de la communauté (les non Samaritains n'ont pas le droit de toucher cette nourriture sacrée).
La communauté se partage entre leur village sur leur Mont sacré Gerizim en Palestine et un quartier de la ville de Holon, en Israël. Comme ils ne veulent se fâcher avec personne, ils ont un passeport palestinien, un passeport israélien et souvent un passeport jordanien. On ne sait jamais...
Pour en savoir plus, je vous suggère Wikipedia.
Israël et les Territoires Palestiniens, soit, ensemble, l'équivalent de la superficie de la Bretagne, un confetti à l'échelle de la planète et pourtant d'une richesse et d'une complexité inouïe.
NB: pour ceux qui l'ignore, La Samaritaine à Paris était un grand magasin, comme les Galeries Lafayettes. Son célèbre slogan était : "On trouve tout à la Samaritaine".
Et pourtant les Samaritains existent, je les ai rencontrés: samedi dernier sur le Mont Gerizim, au dessus de la ville de Naplouse, en Cisjordanie.
Isaac, sur la photo, était présent, au côté de tout son peuple: 761 personnes, bébés et vieillards inclus. Peut-être le peuple le plus petit au monde et le plus ancien puisqu'il précède le Peuple juif tel qu'on le connait aujourd'hui: plus de 3 000 ans au compteur. Ils ont leur langue, leur écriture, leur culture, leur religion qui a des similitudes avec le judaïsme: respect du shabbat, des règles alimentaires, les mêmes fêtes de Nouvel An, de Kippour et la Fête de Pâques à laquelle je viens assister. Comme au temps de Moïse, on y sacrifie l'Agneau Pascal (quarante neuf agneaux que l'on va dépouiller et embrocher pour les faire cuire à l’étouffée dans des sortes de puits) et dont la viande sera ensuite partagée entre les membres de la communauté (les non Samaritains n'ont pas le droit de toucher cette nourriture sacrée).
La communauté se partage entre leur village sur leur Mont sacré Gerizim en Palestine et un quartier de la ville de Holon, en Israël. Comme ils ne veulent se fâcher avec personne, ils ont un passeport palestinien, un passeport israélien et souvent un passeport jordanien. On ne sait jamais...
Pour en savoir plus, je vous suggère Wikipedia.
Israël et les Territoires Palestiniens, soit, ensemble, l'équivalent de la superficie de la Bretagne, un confetti à l'échelle de la planète et pourtant d'une richesse et d'une complexité inouïe.
NB: pour ceux qui l'ignore, La Samaritaine à Paris était un grand magasin, comme les Galeries Lafayettes. Son célèbre slogan était : "On trouve tout à la Samaritaine".